Le fonctionnement de l'interface de supervision locale (LMI)

L'interface LMI

Frame Relay a connu un développement majeur en 1990 lorsque Cisco Systems, StrataCom, Northern Telecom et Digital Equipment Corporation ont formé un groupe en vue de promouvoir le développement de la technologie Frame Relay et d'accélérer la mise en marché de produits Frame Relay interopérables. Ce groupe a élaboré une norme conforme au protocole Frame Relay de base, mais avec des fonctions étendues pour les environnements complexes d'interconnexion de réseaux. Ces extensions Frame Relay sont désignées sous le nom générique d'interface LMI.

Les fonctions principales de l'interface LMI sont les suivantes :

  • Déterminer la fonctionnalité des divers circuits virtuels permanents connus du routeur
  • Transmettre des paquets de messages de veille pour s'assurer que le circuit PVC reste ouvert et ne se ferme pas pour cause d'inactivité
  • Indiquer au routeur les circuits PVC disponibles

    Le routeur peut faire appel à trois types d'interface LMI : ansi, cisco et q933a.

    Extensions LMI

    Outre les fonctions de base du protocole Frame Relay pour le transfert des données, la norme Frame Relay comprend des extensions LMI qui facilitent le support des interréseaux étendus et complexes. Certaines extensions LMI sont désignées comme étant universelles et tous ceux qui adoptent cette norme doivent normalement les mettre en œuvre. D'autres fonctions LMI sont considérées comme facultatives. Voici un résumé des extensions LMI :

  • Messages d'état des circuits virtuels (extension universelle) - Assurer la communication et la synchronisation entre le réseau et l'unité utilisateur, en signalant périodiquement l'existence de nouveaux circuits PVC et la suppression de circuits PVC existants, et en fournissant des informations générales sur l'intégrité des circuits PVC. Les messages d'état des circuits virtuels empêchent la transmission de données sur des circuits PVC qui n'existent plus.
  • Diffusion multicast (extension facultative) - Permet à l'expéditeur de transmettre une seule trame, mais de la faire transmettre par le réseau à plusieurs destinataires. Ainsi, la diffusion multicast supporte la transmission efficace des messages de protocole de routage et des protocoles ARP qui doivent normalement être transmis à plusieurs destinataires à la fois.
  • Adressage global (extension facultative) - Donne aux identificateurs DLCI une portée globale plutôt que locale, ce qui permet de les utiliser pour désigner une interface spécifique du réseau Frame Relay. L'adressage global fait en sorte que le réseau Frame Relay ressemble à un réseau local (LAN) en termes d'adressage ; les protocoles ARP fonctionnent donc de la même façon au sein d'un réseau Frame Relay et d'un LAN.
  • Contrôle de flux simple (extension facultative) - Assure un mécanisme de contrôle de flux XON/XOFF qui s'applique à l'ensemble de l'interface Frame Relay. Cette extension s'adresse aux unités dont les couches supérieures ne peuvent pas utiliser les bits de notification de congestion, mais qui nécessitent un certain niveau de contrôle de flux.

    Les champs du format de trame LMI

    La spécification Frame Relay englobe également les procédures LMI. Les messages LMI sont transmis dans des trames qui se distinguent par l'utilisation d'un DLCI propre à l'interface LMI (le consortium a déterminé que ce DLCI valait 1023). Le format des trames LMI est illustré dans le schéma.

    Après les champs d'indicateur et de DLCI LMI, la trame LMI contient quatre octets obligatoires. Le premier octet obligatoire (indicateur d'informations non numérotées) a le même format que l'indicateur de trame d'informations non numérotées (UI) de la procédure LAPB (Link Access Procedure Balanced), avec le bit d'interrogation défini sur zéro. L'octet suivant est l'indicateur de protocole, qui est défini sur une valeur précisant l'interface LMI. Le troisième octet obligatoire (référence d'appel) est toujours rempli de zéros.

    Le dernier octet obligatoire est le champ de type de message. Deux types de messages ont été définis : les messages d'état et les messages d'interrogation de l'état. Les messages d'état sont émis en réponse aux messages d'interrogation de l'état. Des exemples de ces messages sont (1) les messages de veille (messages envoyés sur une connexion pour s'assurer que les deux extrémités continuent de percevoir la connexion comme étant active) et (2) un message d'état sur chaque DLCI défini pour la liaison. Ces fonctions LMI communes (ou universelles) doivent normalement faire partie de toute mise en œuvre conforme à la spécification Frame Relay.

    Ensemble, les messages d'état et d'interrogation d'état permettent de vérifier l'intégrité des liaisons logiques et physiques. Ces informations sont cruciales au sein d'un environnement de routage, car les protocoles de routage fondent leurs décisions sur l'intégrité des liaisons.

    Vient ensuite un champ d'élément d'information (IE) dont le nombre d'octets est variable. Un certain nombre d'éléments d'information suivent le champ de type de message. Chaque élément d'information contient un identificateur IE d'un seul octet, un champ de longueur EI et un ou plusieurs octets de données.