Maai signifie espace ou
distance. Cette notion représente la distance tant au niveau spatial
que temporel qui sépare deux forces (attaquant, attaqué).
Ce concept, en Aikido comme dans tous les arts martiaux, doit
s’appliquer tant physiquement que mentalement.
Sur le plan physique, une bonne gestion de maai consiste à être hors
d’atteinte en permanence, tout en pouvant soi-même atteindre
l’adversaire, c’est le résultat d’un bon placement (ci-contre).
L’utilisation du maai se fait aussi sur le plan mental.
Quand
deux maîtres de sabre s’affrontent, ils ne commencent pas par attaquer dans
l’espoir d’obtenir un avantage car ils n’offrent à l’adversaire aucune
ouverture matérielle. Ils attendent. Leurs corps se tiennent à distance
pendant que leurs esprits s’engagent dans une sorte de lutte. Chacun doit
rester complètement calme et ouvert. Dans ces cas_là, les vibrations émanant
de l’adversaire ne peuvent mentir, c’est l’être véritable qui et mis à
nu. Un maître comprend ceci et il attend la plus petite ouverture, la moindre
faille dans la concentration de l’adversaire, qui se manifestera par une
infime modification de sa posture. C’est à ce moment que l’on peut contrôler
l’adversaire : avant le contact entre les deux opposants, le vainqueur
est déjà déterminé.
La découverte du monde du maai aiguise la perception, l’intuition et la
lucidité.
Deai
est une notion correspondant au timing. Elle est utilisée pour contrôler
l’espace et susciter une réaction. Le contrôle du Deai est essentiel en
aikido : c’est seulement grâce à cette maîtrise du temps et des
relations spatiales qu’un mouvement peut être correctement exécuté.
Cette étude de l’instant exige un mélange paradoxal de concentration intense
et d’entière disponibilité. Fixer sa concentration sur un point donné,
comme la main, le sabre, les pieds, rétrécit le champ de vision physique et
mental. On perd la notion de timing si la réaction est amorcée que lorsque
l’information de l’attaque atteint la conscience physique. On la perd aussi
quand la réaction se produit lorsque le sabre ou le corps de l’adversaire ont
déjà bougé.
Cependant, si vous amorcez votre mouvement trop tôt, avant que l’attaque de
l’adversaire n’ait pris forme, il aura l’avantage. Vous avez précipité
le processus et même si votre exécution est techniquement parfaite, vous avez
vendu la mèche. L’ennemi pourra rectifier sa position, vous suivre et vous
pourfendre.
Le temps de réaction sera adéquat si, au moment de l’attaque, vous pouvez
prendre l’adversaire en défaut. C’est au moment de son attaque que
l’adversaire est le plus vulnérable : l’attaque absorbe toute son énergie
et sa concentration, et à ce stade son mouvement est irréversible.